Covid 19, d'un peu avant ...

... à pas encore après 

Quel chaos que ce début de XXIème siècle. Un cinquième de siècle qui nous laisse KO, encore rêveur … ou combatif ! Chaos intéressant qui nous permet de revoir d’un œil plus critique, d’un regard différent, diverses périodes de l’histoire de l’humanité, telles que traduites à travers les grands récits « homériques », les chansons de gestes et autres légendes. Et à travers elles, les significations qu’on leur a prêtées et le lien intime qui nous unissait à elles.

Illusions ...

L’ère des –ismes et leurs illusions tragiquement terminées, mais malheureusement répétitives, ont laissé place à une multiplication d’explosions de toutes sortes, du simple conflit – si tant est que des conflits puissent être simples – à la radicalisation et au terrorisme. La plupart visent à restituer une dignité humaine bafouée –abus sexuels, esclavagisme, harcèlements violents, sexuels ou pas, humiliations ressenties douloureusement, individuellement et collectivement.   

Des catastrophes climatiques, comme incendies et inondations, prennent maintenant des dimensions inconnues jusque là. La géographie et les formes terrestres en sont – et en seront - plus ou moins affectées. 
 

Ces ruptures de multiples natures se surajoutent aux changements de civilisations Impliqués par le passage au numérique et les évolutions scientifiques et philosophiques. 

Evolutions ...

Tout cela vient bousculer croyances, coutumes et habitudes et modifier champs relationnels et rapports de force. Ce qu’hommes et institutions ne peuvent entendre vient s’exprimer dans la rue, « par défaut », comme le dit l’informatique. 

Et bizarrement, même lorsqu’on ne descend pas sur ce terrain, on est quand même partie prenante, au risque d’être situé alors dans cette case, du « par défaut », qui recoupe des replis passifs, des indécisions, des ignorances, des attitudes d’ « autruche », des burn-out et j’en oublie, bref, « le dessous du « chaos », qui, à son corps défendant, renforce « le dessus » du chaos. Pour ne pas dire de l’iceberg car cela bouillonne. De révolte, certes, de guerres et autres cruautés mais aussi de créativité, d’inventivité et d’adaptation rapide à des changements souvent irréversibles.

Les dimensions du chaos dépassent largement les notions d’ordre-désordre partiellement contenues dans mes propos ci-dessus. L’insensé, le vide et la vacuité, l’invisible, la spiritualité, la recherche de mieux-être et mieux-agissant, l’acceptation – et l’acception - des différences, un autre regard sur les clivages qui nous animent et tant de détails infimes du quotidien, viennent aussi faire lien, ferment ou pause de réflexion et recherche personnelles. 

Perspectives

Soit autant d’ouvertures potentielles vers de nouvelles façons de prendre sa destinée en main en prenant garde aux écueils du totalitarisme, du perfectionnisme, du toujours plus ou de la précipitation. Et en ne restant pas seuls avec chagrins et repentirs. Ce qui est en train de s’inventer en ce moment, cahin-caha. 

On y a cru ...

... le temps d’un instant de confinement, de lutte. Lutte contre quoi, qui ? Pas des hordes, sauvages ou civilisées, des armées bourrées de canons et autres explosifs. Non, contre un virus, un micro-organisme invisible à l’œil nu, dont on ne savait d’où il venait et où il allait. Il a déclenché les peurs, fait vaciller les places financières, vidé les étals des supermarchés, les terrasses de café, les hôtels et autres gîtes et a maintenant des milliers de mort à son actif dans le monde entier, avec toutes les cicatrices et meurtrissures psychologiques et économiques qu’il laisse dans son sillage. Mais quand même aussi la satisfaction de lui avoir coupé l’herbe sous le pied, d’avoir enrayé aussi durablement que possible la pandémie qu’il a occasionnée, bref de ne pas lui avoir laissé les commandes. En supportant toutes les incertitudes, peurs et craintes qu’il a entraînées et génère encore. 

Et toutes les questions qui demeurent. Car, comme de bien entendu, accords et désaccords. 

A priori, on ne connaît pas ou bien mal et récemment, le cheminement de notre hôte si embarrassant, même si on s’apprend peu à peu à le décrypter. On ne sait ce qu’il en sera a postériori. Mais dans ce match entre lui et nous, dans ce combat et ce défi qui est lancé semble-t-il à l’humanité et non à un peuple désigné, on peut constater que les humains ont été capables de bâtir des hôpitaux en un temps jusque-là inégalé, d’accélérer la recherche et d’aboutir à la création de deux sortes de test-diagnostics détectant la présence momentanée du virus ou son ancrage dans l’organisme, de trouver des solutions d’isolement-quarantaine certes pas toujours faciles pour leurs acteurs et bénéficiaires, dans des conditions apparemment acceptables, mais différentes selon divers facteurs territoriaux et de logistique. Tout cela ne date pas forcément d’aujourd’hui mais a le mérite d’exister.... 

... et on espère !

Actuellement, grâce à la libération et la circulation de l’information et des idées, une énigme a, une fois de plus et sans que l’on puisse se réjouir pour autant de sa présence, stimulé créativité, énergie, responsabilité, initiative et coopération sans oublier concurrence, conflits et autres disruptions issus entre autres des éternels débats entre recherche scientifique et appliquée, fonds publics et privés. Les clarifier et démêler dans un esprit de justice et d’équité – ce qui est en cours - pourrait aussi représenter un apport estimable. Cette vitalité et cette conflictualité résurgentes seront peut-être les deux éléments que l’on retiendra de cette période inédite.  

Car sources potentielles de transformations dans des « à venir » proches et lointains.

En outre, se dessine tout un remaniement économique et politique, dont on ne sait s’il sera ou non persistant et dans quelle mesure. Cela reste encore un grand défi perfusé d’inconnu. Des pertes importantes en chiffres d’affaires dues aux restrictions de confinement et autres conséquences en cascades plombent certains secteurs professionnels mais entraînent aussi une réduction des émissions de CO2, un recours à l’économie circulaire, relocalisée, un effort de réflexion et une redistribution des valeurs et de certaines de leurs traductions, incarnations.

Et pendant ce temps, cap vers la plateforme internationale de recherche Bartolemeo entre Terre, Lune et Mars. Dans le cadre d’un partenariat public-privé, des astronautes, issus de la société civile, se sont lancés vers l’ISS, la Station Spatiale Internationale. 

Ainsi, mystérieusement - mais l’est-ce tant que ça ? - l’infiniment petit et l’infiniment grand coexistent. Invisibles et apparemment immatériels ou au contraire assemblages de matières lourdes bourrées d’électronique et de feu, fruits inattendus de la nature ou construits suite à réflexion et calculs approfondis, ils recalibrent la donne de nos vies, et même plutôt de la vie en soi. 

A quelles légendes, ce Covid 19, déjà mythique presque par essence, car impalpable, invisible, insaisissable pour la majorité d’entre nous, donnera-t-il naissance ? Et quand aux éventuelles figures émergentes, saurons-nous valoriser remises en question, avancées à tâtons et errances précédant toute décision plutôt que l’image du « héros » tout-puissant si chargée de souffrances et erreurs occultées, mais dont nous avons aussi besoin ?

Saurons-nous nous approprier les questionnements que ce virus, en quelque sorte OVNI passeur d’énigmes – peut-être de Sphinx aussi ? – invisible, mais à l’œuvre depuis quelques mois, nous invite à recevoir et émettre jour après jour, à travers nos média, en tous points du monde ? Saurons-nous saisir la balle au bond et faire vivre l’élan impulsé ? Prendre en compte et remplir les nouvelles gageures qui surviennent, dans le respect de toutes les parties prenantes de la biodiversité ?